Jeanne Lehair a décroché cet été deux médailles d’or lors des Championnats du monde universitaires de triathlon en Suède. Un déclic et le début de la renaissance pour la jeune messine, en manque de confiance ces dernières saisons.
Deux médailles d’or mondiales cet été, était-ce le déclic que vous attendiez ?
Je le pense, je l’espère en tout cas ! Un petit déclic était même intervenu juste avant ces Championnats. J’avais participé à la Coupe du monde à Lausanne et je me suis surprise en terminant sixième. C’était un truc de ouf ! Je suis donc arrivée aux Mondiaux universitaires plutôt en forme, avec l’objectif de gagner en relais et de faire un podium en individuel. Finalement, je suis repartie avec deux médailles d’or, après deux belles courses, donc c’est vrai que ça fait beaucoup de bien. J’y suis allée, car je n’ai pas pu participer aux Championnats du monde. Cette compétition, c’était donc mes championnats du monde à moi.
Retrouver de la confiance était-il essentiel, presque vital à ce moment de votre carrière ?
La confiance, ce n’est vraiment pas mon truc. Avec la Coupe du monde de Lausanne et les Mondiaux universitaires, j’ai réalisé que je savais à nouveau comment courir en compétition. Je suis dans une bonne vague, c’est vrai que ça fait du bien après des saisons où j’ai connu des moments difficiles. J’ai longtemps été blessée en 2016, j’ai eu beaucoup de mal à retrouver mon niveau l’an dernier. Donc, peut-être que 2018 est l’année de mon retour en forme. Ça reste à confirmer.
« Les autres croient en moi »
Comment avez-vous surmonté ces moments difficiles ?
J’ai surtout essayé de garder le cap, malgré les difficultés. Je savais pourquoi je m’entraînais et ce dont j’étais capable. Mon coach, les médecins, les kinés et mon entourage ont été très présents afin de m’encourager et de m’aider à sortir de cette spirale un peu négative. Les autres croient en moi et me disent que je suis capable de le faire, mais c’est souvent de mon côté que ça bloque. Je me dis toujours que mes concurrentes sont capables d’être meilleures que moi. Cet aspect mental, je le travaille. Je suis notamment passée par l’hypnose, c’est quelque chose qui m’a fait du bien. Désormais, je ne suis pas confiante à l’extrême, mais je suis réaliste sur mes capacités. Je sais que je peux réussir une course et que, si je suis battue, ce sera par meilleure que moi.
« Savoir où on va dans les études »
Les études jouent-elles aussi un rôle important dans votre retour en forme ?
C’est vrai que les études se passent plutôt bien. J’ai terminé mon diplôme universitaire au mois de mai. Donc, peut-être qu’inconsciemment je suis plus libérée par rapport à ça. En 2014 par exemple, je passais mon bac et je ne savais pas ce que j’allais faire l’année d’après. Du coup, j’avais connu une saison un peu particulière, j’étais moins forte dans mes performances. Je pense que c’est lié, c’est important de savoir où on va dans les études. Là, j’ai effectué ma rentrée en L2 licence information et communication à Metz. C’est ma ville, c’est chez moi, donc sans doute que ça participe à mon bien-être.
Sportivement, quels sont vos prochains objectifs ?
Dès le 6 octobre, j’ai un rendez-vous important avec la Coupe d’Europe des clubs. C’est un relais mixte, comme celui que j’ai gagné aux Mondiaux universitaires, c’est peut-être un signe (rires). Je vais enchaîner avec une épreuve de Coupe du monde une semaine plus tard aux États-Unis. Ensuite, ce sera le début de la période hivernale, avec en prévision pas mal de travail afin d’être prête pour la saison suivante.
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La bio express de Jeanne Lehair
22 ans – Née le 30 mars 1996 à Metz (Moselle)
Discipline : Triathlon
Club : Metz Triathlon
Université : Université de Metz
Palmarès : Double championne du monde universitaire (2018), championne du monde en relais mixte (2015), championne d’Europe en relais mixte (2015), vainqueur d’une étape de Coupe du monde à Madrid (2015)